Les commandants américains en Iraq, afin de réprimer l'insurrection sunnite de 2004, sont revenus aux tactiques de la terreur utilisée au Salvador. Ils ont créer un plan nommé "Option Salvador" pour armer et former des unités paramilitaires shiites.  L'ancien Colonel de l'armée américaine James Steel, qui dans les années 1980 dirigeait le groupe militaire américain Military Group ou MilGroup, qui conseillait l'armée salvadorienne pendant la guerre, a été envoyé en Iraq par Donald Rumsfeld en tant que conseiller civil. Steel, qui a combattu au Vietnam, a été assigné au groupe paramilitaire iraquien, commandos de police spécial, une unité connue sous le nom de "la brigades des loups".


Des fonctionnaires des Nations Unies et une équipe d'investigation du journal "The Guardian" ont accusé ses unités paramilitaires shiites de meurtres "escadrons de la mort" très répandus et de diriger un réseau de centre de détention clandestins qui appliquaient la torture, alors qu'ils se trouvaient sous la supervision de Steele. Ces unités paramilitaires shiites, qui ont été financé par le biais d'un fond de $2 milliards contrôlé directement par le Général David Patraeus (général de l'armée américaine), ont terrorisé et enragé la population sunnite. Les abus, la torture, les assassinats et le réseau de prisons clandestines ont alimenté la guerre civile sectaire en Iraq et ont engendré la création de groupes sunnites radicaux tel que l'Etat islamique.

Mettez le son

pour écouter

la musique

Chaîne du Coeur Stéllaire

    Stéllaire ©2010

Tous droits réservés

Partage d’informations

INFOS  : L'empire américain: Assassinat S.A.

(article de Chris Hedges, Truthdig, 03.01.16)

La terreur, l'intimidation et la violence sont le ciment qui tient ensemble l'empire. Les bombardements, les drones et les missiles, les attaques aériennes, d'artillerie et de mortier, les assassinats ciblés, les massacres, la détention de dizaines de milliers de personnes, les meurtres des escadrons de la mort, la torture, la surveillance globale, l’extradition de personnes kidnappées ou de prisonniers d'un pays à un autre hors du cadre judiciaire, les couvre-feux, la propagande, la perte des libertés civiles et les marionnettes politiques obéissantes sont les aliments de nos guerres et de nos guerres par procuration.


Les pays que nous cherchons à dominer, de l’Indonésie et du Guatemala à l’Iraq et l’Afghanistan, ont une familiarité intime avec ces méthodes de contrôle brutale.

Mais la réalité de l’empire n’atteint que rarement le public américain. Le petit nombre d’atrocités qui sont mis en lumière sont rejetées comme des aberrations isolées.  Le public est assuré que ce qui a été découvert sera enquêté et ne se reproduira pas.  Les objectifs de l’empire, nous disent les médias serviles et les élites, sont vertueux et nobles. Et la grande machine à tuer avance, nourrissant, comme elle l’a toujours fait, les comptes bancaires bien remplis des entreprises de défense et les corporations qui exploitent les ressources naturelles et la main d’œuvre bon marché autour du globe.

la Chaîne du



Coeur

Qui nous sommes

Formations

Formations personnelles

Coaching de vie

Oeuvres caritatives

Musique

Formation pour Musiciens

Techniques psychomusicales

  1. Restaurer l’image positive

   de soi 

Compétence Émotionnelle

Formation continue

Association Stéllaire - Email : secretariat@stellaire-smbs.com

Nairn, avec qui j’ai parlé à New York, remonte au génocide perpétré contre les Amérindiens, l'établissement de l'esclavage et le meurtre de centaines de travailleurs et de syndicalistes au 19 et 20ème siècle pour expliquer les racines de la violence impériale américaine. Il note que même si les massacres sont devenus tabous sur le territoire américain pour les générations récentes, le FBI effectuaient des assassinats sélectifs de radicaux noirs, dont Fred Hampton, dans les années 1960. Et la police ne montre aucune restreinte dans la fusillade de noirs non armés dans les communauté pauvres (aux USA).

Il existe très peu de journalistes qui ont couverts l’empire avec autant de courage, de ténacité et d’intégrité que Allan Nairn.  Depuis plus de trois décennies, il a rapporté depuis l’Amérique centrale, East Timor, la Palestine, l’Afrique du Sud, Haïti et l’Indonésie - où les soldates indonésiens lui ont fracturé le crâne et l'on arrêté. Ses reportages sur les massacres du gouvernement en East Timor lui ont valu d’être qualifié de « menace à la sécurité nationale » et officiellement interdit du East Timor occupé. Nairn est retourné clandestinement en East Timor à plusieurs occasions. Ses reportages tenaces de la torture et de la tuerie des civiles par l’armée indonésienne a contribué à la suspension d’aide militaire à Jakarta par le congrès américain en 1993. Il a exposé la complicité des USA avec les escadrons de la mort et les organisations paramilitaires qui effectuaient des saccages meurtriers en El Salvador, au Guatemala et à Haïti. Pendant l’élection présidentielle de 2014 en Indonésie, où il passe beaucoup de son temps, Nairn a été menacé d’arrestation pour avoir exposé le rôle du candidat présidentiel Prabowo Subianto dans les atrocités. Le reportage de Nairn a été un élément important dans le procès de l’ancien président du Guatemala, Efrain Rios Montt.  Le général Montt a ordonné l’assassinat de 1'700 personnes de la région d’Ixil au début des années 1980 et il fut reconnu coupable de génocide en 2013.  Il a été condamné à 80 de prison. La condamnation a ensuite été annulée.

Mais à l’étranger, il n’y a pas de restrictions. Le massacre général d’opposants réels ou imaginés est considéré comme la prérogative du pouvoir impérial. La violence est le langage principal que nous utilisons pour parler au reste du monde. Les équivalents de « Wounded Knee » (massacre des amérindiens) et de « My Lai » (massacre au Vietnam) se passent en dehors de nos frontières à une fréquence non admise.

« A ce jour », dit Nairn « il est politiquement permissible pour les forces américaines d’effectuer ou de commanditer l’assassinat de civiles – étudiants, journalistes, dirigeants religieux, organisateurs des paysans, qui que ce soit. Au fait, dans la politique américaine, si les présidents sont réticents, ou semblent réticents à le faire, ils sont fustigés.  Ils sont appelés « mauviette ».  George Bush Senior, a été la cible d’une attaque vicieuse lorsqu’il a essayé de monter un coup secret au Panama contre Noriega et que cela a échoué. Il y a eu un article de couverture (dans Newsweek avec le titre « se battre contre le facteur « mauviette »), où ils ont attaqué Bush Senior pour ne pas être assez fort. »

« Je crois que c’était dans la semaine qui a suivi l’invasion formelle du Panama, une invasion qui a inclus la mise au feu d’un quartier qui s’appelle El Chorillo, où des centaines sont morts, un quartier pauvre.  Le New York Times a mis en première page une analyse de R.W. Apple qui disait que Bush Senior avait complété son rite d’initiation présidentielle en démontrant sa volonté de faire couler le sang. »

« A la base, c’est un refus de la part de la société américaine d’appliquer la loi sur les meurtres lorsque les tueries sont effectuées par les présidents ou les généraux et les victimes sont des étrangers. » dit-il. « Bon,  toutes les grandes puissances le font.  Mais dans la période récente, parce que les USA a été la puissance dominante, les USA ont le taux de morts le plus élevé. Si vous additionnez toutes les opérations, ce serait plusieurs millions de personnes.

Juste pour nommer celles que j’ai vues moi-même et essayé d’exposer et de combattre : Guatemala, El Salvador, Nicaragua, Honduras, Haïti, Afrique du sud, Palestine, East Timor, Indonésie, Thaïlande du sud.  Je suis sur que j’en  oublié quelques-unes. Les USA ont utilisé le Pentagone, la CIA, des fois le département de l’état pour créer ou soutenir des forces locales, les aider à rassembler l’intelligence sur les dissidents et les aider à avoir les moyens pour réaliser des assassinats systématiques. »

Les assassinats et la torture sont souvent accompagnés, dans ces guerres et ces guerres par procuration, par des massacres commis par les troupes gouvernementales qui rasent des villages entiers.", dit Nairn.


« C'est ce qu'a fait l'armée du Guatemala, surtout au début des années 1980 lorsque l'administration Reagan soutenait avec enthousiasme le dictateur Général Rios Montt," dit Nairn. "Ils allaient dans les villages dans les hauts plateaux Maya au nord-ouest. … J'étais là, j'ai parlé aux soldats pendant qu'ils rasaient des villages, j'ai parlé aux survivants… (et) ils décapitaient les gens. Ils crucifiaient les gens.  Ils utilisaient les tactiques utilisées dans les vidéos mises en ligne par l’Etat islamique de nos jours et qui aujourd'hui choque le monde.

"Le pouvoir/les puissances ont toujours eu la volonté d'utiliser ces tactiques," dit-il. "Et pendant des siècles ils en étaient fiers. Il suffit juste d'aller voir les textes sacrés des principales religions - la Bible, le Coran, la Torah. Ils sont remplis de massacres suivis de massacres. Les gens oublient. L'histoire de David et Goliath est mise en avant comme une belle histoire. A la fin de cette histoire, David décapite Goliath. Il défile en montrant sa tête. Pendant des années et des années, les puissances étaient fiers de ces tactiques, ils les affichaient.”


Aussi récemment que la présidence de Teddy Roosevelt, les présidents américains continuaient de s'en vanter, " dit Nairn. "Relisez les écrits de Roosevelt. Il parle sans arrêt de la nécessité de faire couler du sang, la nécessité de tuer. Sinon, une personne ne pourrait pas être en bonne santé, sinon un état, un régime politique ne pourrait pas être en bonne santé. Ça c'était Teddy Roosevelt. On ne peut plus faire ça aux USA aujourd'hui. On ne peut plus vraiment faire ça aujourd'hui dans les principales puissances. La seule exception partielle au niveau du discours c'est l'Israël. Les généraux et les politiciens israéliens parlent ouvertement du besoin de faire couler le sang palestinien.  Mais c'est les seuls.  Partout d'autre - l'Europe, la Russie, la Chine, les USA - ils doivent cacher leurs activités."

J'ai rencontré Nairn pour la première fois en 1984 quand je couvrais la guerre à El Salvador. Cette année là. Il y publié un article investigatif explosif dans le magazine "Progressive" titré "Derrière les escadrons de la mort". L'article démontre que les USA ont soutenu, formé et armé les escadrons de la mort de l'El Salvador, qui assassinaient, et souvent torturaient et mutilaient des centaines de personnes par mois. Son article a engendré une enquête par le comité des services de l'intelligence du Senat.

"L'appareil des escadrons de la mort salvadoriens a été crée par les USA, au début pendant l'administration de Kennedy principalement par les Forces Spéciales américaines et la CIA," dit Nairn. "{Ils}.. ont créé un système de renseignement qui liait le Salvador, Honduras, Nicaragua.  On leur préparait des dossiers centralisés avec l'aide de la CIA.  Ils leur apprenaient {les escadrons} comment aller observer d'une manière systématique les campus, les tribunaux, les plantations et surtout les usines,  dirigées par les oligarches locaux et aussi les investisseurs américains. Ils préparaient des dossiers."

Nairn a passé 13 heures a interviewer l'ancien général salvadorien José Alberto Medrano, le parrain des escadrons de la mort salvadoriens, qui a été assassinés une année plus tard, en 1985, par les rebelles du Front national de libération Farabundo Marti (FMLN).


"Il m'a expliqué comment  les prêtres salvadoriens, les nonnes, les catéchistes, les syndicalistes étaient tous contrôlés par Moscou," dit Nairn.  "Il dessinait des plans allant de Moscou à Havane, de là à là.  Et il a dit qu'ils sont tous devenus des cibles, que c'était notre mission de les tuer. Il a décrit en détail comment il a fait cela tout en figurant sur la liste de paye des USA.


"Ceux-ci étaient les escadrons de la mort qui on violé et assassiné les nonnes," a dit Nairn, se référant à la missionnaire laïc Jean Donovan et trois nonnes américaines - Dorothy Kazel, Maura Clarke et Ita Ford - qui ont été tuées par les soldats de la garde nationale au Salvador en 1980.  Huit mois plus tard, les escadrons de la mort auront assassiné l'archevêque Oscar Romero. Plus de 75'000 personnes sont mortes dans le conflit salvadorien, des milliers aux mains des escadrons, qui souvent faisait "disparaître" leurs victimes.

Le monde commence enfin a comprendre ce qu'impliquent les tueries politiques quant ils voient les vidéos de l'Etat islamique, " dit Nairn. "… Au Salvador, non seulement ils tuaient, mais ils coupaient les mains, ils coupaient les bras et ils exposaient leurs ouvrages sur la rue. Les passants le voyaient.  A cette période, j'ai passé la plus grande partie de ces années au Guatemala, où c'était encore pire - ils tuaient plus de 100'000 peut-être plus de 200'000 personnes, selon certaines estimations.  Un jour, dans la bibliothèque de la Polytechnica, l'académie militaire du Guatemala, j'ai trouvé la traduction espagnole d'un document militaire américain de contre-insurrection. Il expliquait comment créer la terreur ; c'est comme cela qu'il l'on nommé. Et ils décrivent les méthodes utilisées aux Philippines  dans la campagne contre les Huks."

"Dans le cas des Philippines, ils parlaient de laisser les corps vers les rivières.  Donc, on mutile les corps, on les coupe, on les ampute et ensuite on expose ces corps au bord des rivières pour semer la terreur dans la population. Et bien sur, c'est exactement ce que fait l'Etat islamique aujourd'hui." Les mêmes tactiques ont été utilisées en Indonésie contre la population d'ethnie chinoise, les syndicalistes, les artistes, les intellectuels, les leaders étudiants et les membres du parti communiste indonésien (PKI) après la purge anti-communiste de 1965 soutenue par les USA et qui a finalement évincé le leader indépendantiste Président Sukarno. Sukarno a été remplacé dans un coup d'état en 1967 par le général Suharto, qui a dirigé le pays d'une manière brutale pendant 31 ans. Pendant tueries de l'armée et paramilitaire, pas moins d'un million d'indonésiens ont été assassiné. Les corps était souvent laissé pour flotter dans les rivières ou au bord de la route.

"La CIA s'est imposée avec une liste de 5'000 cibles d'assassinat," dit Nairn.  "Les médias Américains  l'ont salué à l'époque. Ils l'appelaient un rayon de lumière en Asie. Le général Suharto a été installé au pouvoir grâce à ce processus. Dans les années 1970, Suharto a demandé la permission du président Ford et de Henry Kissinger pour envahir le petit pays voisin du Est Timor, qui a ce moment là, émergeait vers l'indépendance après avoir été une colonie portugaise. Ils ont donné feu vert. Ils ont juste dit, faites le rapidement. Ils ont envahi et tué un tiers de la population."

"En 1991, ils ont organisé un massacre devant un cimetière, auquel j'ai eu la chance de survivre," dit-il.  "J'y étais avec Amy Goodman *. Ils ont tué plus de 200 personnes sous nos yeux. Ils m'ont fracturé le crâne avec leurs fusils M-16 américains. "Ceci est une procédure standard.  J'ai essayé  d'aller dans les pays où la répression est la plus intense, où elle est soutenue par les USA et l'exposer et l'arrêter."


"C'est systématique" continue-t-il, "c'est exactement les mêmes tactiques pays sur pays, avec des adaptations locales, et souvent les officiers sont formés dans les mêmes bases américaines - Fort Bragg, Fort Benning, Leavenworth et the Inter-American Defense College, pour les officiers d'Amérique Latine.


"Ce n'est pas unique aux USA," dit Nairn "c'est le standard pour toutes les grandes puissances. Si vous vouliez avoir un quelconque impact en politique, vous deviez vous aligner avec une force meurtrière, que cela soit les américains, l'OTAN ou le Taliban ou une autre faction capable de tueries massive et rapides. Sans cela, vous n'aviez aucune chance".

"En Afghanistan, en Iraq et en Syrie, nos sommes arrivés au point de l'éclatement et de l'effondrement social," dit Nairn. "On ne peut l'arrêter. C'est incontrôlable. Il n'y a pas deux parties. Cela s'est fracturé en plusieurs factions.  C'est analogue à ce qui s'est passé au Cambodge, avec les bombardements massifs des USA, qui ont ouvert la voie au Khmer Rouge. Cela a détruit tout semblant de politique normale ou même de société. Dans ce genre d'environnement les plus diaboliques, les plus violents, ont la meilleure chance de  monter en puissance et de prévaloir."

La guerre sans fin et la tuerie générale définissent le pouvoir impérial des USA. Mais cette politique, dit-il, se retourne contre eux.

"A moins d'avoir assez d'ennemis à l'extérieur,  à moins d'avoir assez de guerres, à moins d'avoir assez de drames en cours, un grand état puissant, dont un des piliers est la guerre, comme les USA, ou même l'Israël d'aujourd'hui - les deux sont des exemples d'états de type Sparta - ils ne peuvent pas subvenir à leurs besoins," dit-il. "Ils ont besoin d'un état de tension dramatique élevé. Ils doivent constamment provoquer, constamment créer des problèmes par ci et par là."

"Nous nous trouvons maintenant dans une période où ces opérations de meurtres délibérés et de provocation de la part des USA se sont retournés contre eux (les USA)," dit-il. "Cela ne se passe pas comme cela normalement.  Il n'y avait pas de conséquence de ce type d'Amérique Centrale. Il n'y avait pas de conséquences comme cela d’Haïti, de Palestine ou d'Afrique du sud.  Mais dans ce cas, c'est arrivé. Les opération comme de soutien des mujahedeen pour repousser l'invasion soviétique en Afghanistan… le soutien de différentes forces islamiques anti-Assad en Syrie, ont donné naissance d'abord à Al Qaida et ensuite l’Etat islamique. Ce n'était pas l'intention des USA: Il ne voulait pas créer Al-Qaida dans le sens que Al-Qaida attaque les USA. Ils ne voulaient pas créer un Etat Islamique, qui est devenu un cauchemar politique."


"La bible dit ils sèment le vent, ils récolteront la tempête, " dit-il. "Normalement ce n'est pas vrai. Ce n'est pas vrai la plupart du temps. C'est comme l'autre slogan : le peuple unifié ne sera jamais battu.". Faux. Le peuple unifié est battu tout le temps. Ils sont écrasés.  Ils sont massacrés. Ils sont jetés dans des fosses communes. Mais parfois vous semez le vent et en effet, vous récoltez la tempête. Et c'est cela qui se passe maintenant en Occident avec l'Etat islamique."